jeudi 2 septembre 2010

Le Causse, le Tarn, impressions et mots collés, Pascale Filliau


©photo : M. Sauvage
Maisonnettes de contes de fée où les voûtes abondent. On les imagine sous la neige ou embaumées d’origan, cachant les mensonges qui risquent de naître en une longue montée. La roche affleure à mille points du hameau, couverte de lichen. Oserai-je me mêler de cette histoire trouble et claire ? Oserai-je la raconter ?
En ces temps là, penchée au bord de l’abîme, la famille regardait toute la hauteur qui la séparait du fond de la vallée. Sortant de sous les fanes flétries, elle allait être emportée par le courant. L’eau de la rivière scintillait au loin, siège de la civilisation contre la barbarie. Leur dernier nid avait été une grotte plongeant sous le plateau. Ce n’était que minéralité, et pourtant loin d’être un désastre végétal, des cardabelles poussaient dans les creux. On avait la nostalgie et le désir de ces grottes habitées.
Comme au temps de la préhistoire avant l’édification des bergeries, un décor de colonnes de rochers comme des oriflammes, une harde de cerfs dans la lumière du soir.
Au milieu du désert après avoir serpenté de virage en virage on ne trouve que solitude paisible parmi les ombres gigantesques. Au-dessus des buissons de genévriers le vent se lève, l’orage gronde, les éclairs lacèrent le ciel, c’est l’escalade. Dans un décor cubiste persiste un vent sec et pointu.
Dans la chaleur des ocres recuits de soleil, des roches blanches comme des ossements, au plus chaud de l’été, aboiement des corbeaux, un vautour plane.
Peyre, un village de pierres, creusé, bâti à flanc de falaises ; qui en avait eu le premier la vision, comme une exurgence reflétant les lointains tremblés du soleil sur le plateau ?

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