vendredi 17 décembre 2010

Quoi de neuf depuis septembre ?

Plein de choses, et le temps a manqué pour en parler ici…

D'abord, des ateliers au Réjal, à Ispagnac, une maison de retraite (EHPAD) dynamique, où les résidents de 60 à 90 ans ont évoqué le thème de l'enfance.

A Florac, un atelier s'est créé où se rencontrent tous les 15 jours un groupe de sept participants. Merci, les Amis de la bibliothèque !

Des ateliers mensuels où un "groupe d'anciens" se retrouve un samedi par mois, à Florac ou ailleurs…

Enfin, la classe de cycles 2 et 3 de l'école publique de Vebron travaille avec les Ateliers à l'élaboration d'un conte… mais chut ! Nous en dirons plus dans quelques semaines.

Non, pas enfin, car aussi les ateliers hebdomadaires à la maison d'arrêt de Mende, et le cycle commencé à l'ETES de Marvejols, avec une nouvelle promo de futurs moniteurs éducateurs.

mercredi 29 septembre 2010

Une rencontre pour s'initier à l'écriture

Tous ceux qui le souhaitent pourront participer à l'atelier d'initiation qui aura lieu le 4 octobre, de 18h à 20 h, à la bibliothèque municipale de Florac, installée temporairement place Paul Comte, dans l'ancien centre des impôts.

Au programme, quelques propositions d'écriture autour de la mémoire, du réel et de l'imaginaire.

L'atelier des "anciens"

Les rencontres entre anciens des Ateliers reprendront à partir de novembre : une journée par mois pour s'immerger dans l'écriture, partager nos questionnements, proposer notre écoute active à la lecture des textes, mais aussi partager nos lectures, nos coups de cœur… et un repas festif dans "l'auberge cévenole" qui nous accueillera selon le temps et l'envie des uns et des autres (La maison de Noé, en novembre et décembre).

Ces rencontres restent ouvertes à une ou deux personnes supplémentaires, qui écrivent déjà et voudraient tester cette formule.

jeudi 2 septembre 2010

Le Causse, le Tarn, impressions et mots collés, Pascale Filliau


©photo : M. Sauvage
Maisonnettes de contes de fée où les voûtes abondent. On les imagine sous la neige ou embaumées d’origan, cachant les mensonges qui risquent de naître en une longue montée. La roche affleure à mille points du hameau, couverte de lichen. Oserai-je me mêler de cette histoire trouble et claire ? Oserai-je la raconter ?
En ces temps là, penchée au bord de l’abîme, la famille regardait toute la hauteur qui la séparait du fond de la vallée. Sortant de sous les fanes flétries, elle allait être emportée par le courant. L’eau de la rivière scintillait au loin, siège de la civilisation contre la barbarie. Leur dernier nid avait été une grotte plongeant sous le plateau. Ce n’était que minéralité, et pourtant loin d’être un désastre végétal, des cardabelles poussaient dans les creux. On avait la nostalgie et le désir de ces grottes habitées.
Comme au temps de la préhistoire avant l’édification des bergeries, un décor de colonnes de rochers comme des oriflammes, une harde de cerfs dans la lumière du soir.
Au milieu du désert après avoir serpenté de virage en virage on ne trouve que solitude paisible parmi les ombres gigantesques. Au-dessus des buissons de genévriers le vent se lève, l’orage gronde, les éclairs lacèrent le ciel, c’est l’escalade. Dans un décor cubiste persiste un vent sec et pointu.
Dans la chaleur des ocres recuits de soleil, des roches blanches comme des ossements, au plus chaud de l’été, aboiement des corbeaux, un vautour plane.
Peyre, un village de pierres, creusé, bâti à flanc de falaises ; qui en avait eu le premier la vision, comme une exurgence reflétant les lointains tremblés du soleil sur le plateau ?

mercredi 25 août 2010

Ecrire pour le plaisir


©photo Chris Campbell

Ils écrivent pour le plaisir deux fois par mois pendant trois heures, pour certains depuis plus de six ans ! Le groupe d'ateliers "réguliers" compte sept personnes qui se retrouvent à la bibliothèque municipale de Florac, hébergés grâce aux Amis de la bibliothèque. Nous avons fêté le dernier atelier de juin autour d'un repas, chez l'un des habitués.

©photo desparlsp

Les petits comédiens de Marvejols



Après le spectacle Le Bal des animaux, représenté pour la troisième et dernière fois à Marvejols, début mars 2010, et cette fois-là au profit d'Haïti, les ateliers théâtre animés par les Ateliers du déluge ont repris avec la petite troupe de comédiens de la Maison pour tous.
©MSG
Jusqu'en juin, les deux Léa, Lucie, Jonas, Axel, Marie, Inès, Anna, Emma, Lison et Perrine ont occupé la scène de la Coustarade pour des improvisations,des exercices de diction, de concentration… Tout ce petit monde devrait se retrouver à la rentrée de septembre pour la préparation d'un nouveau spectacle qui aura lieu en février.

On a rêvé sur la lune !


Le 26 juin dernier, à Rieutort-de-Randon, la classe de cycle 3 de l'école publique présentait son spectacle On a rêvé sur la lune, réalisé avec les résidants de la maison de retraite toute proche, "La Randonneraie".

Ce projet interdisciplinaire a réuni pendant six mois des professionnels de l’écriture (Ateliers du déluge), de la lecture (Les Mots dits), de la vidéo (EMALA), des arts plastiques (La muse de la Jaracasse) et du graphisme (marc-guerra.com)

Chaque lundi, jour de la lune !, les Ateliers du déluge ont animé des ateliers d’écriture et de parole pour les personnes âgées et pour les enfants. Deux "Feuille de lune" ont raconté le déroulement du projet, des rencontres, rassemblant les textes des enfants, leurs dessins, les photos des ateliers de réalisation des décors, avec Sarah Fistol, des répétitions de mise en voix avec Brigitte Beaury, des techniques d'interview avec Stéphane Marconnet, l'instituteur, et Brice Valentin, spécialiste de la vidéo. Photos réalisées par Marc Guerra tout comme le journal du projet.

mardi 10 août 2010

Mémoires de pierres, balade écriture

Balade écriture dans la vallée de Trabassac, du moulin au château de la Devèze en passant par le Mas Chaptal et le gîte de La Roquette où nous déjeunerons (repas tiré du sac). Nous écrirons à partir de la lecture d'ouvrages locaux et de témoignages sur l’histoire de la vallée.

Rendez-vous mercredi 18 août à 9 h 30 au parking de La Roquette, à Molezon. Renseignements à l'inscription. Fin de l'escapade autour de 17 h. Prenez de bonnes chaussures, un chapeau, une bouteille d'eau et bien sûr cahier et crayons ! Tous publics. Enfants à partir de 10 ans.
Date limite d'inscription : 16 août 2010.
Pour vous inscrire, contacter Marlen au 04 66 44 07 82 ou lesateliersdudeluge@orange.fr
Ce stage requiert la participation de 5 personnes. En cas d’annulation du stage, nous vous restituerons le montant versé. javascript:void(0)

mardi 29 juin 2010

Le costume de bain, Monika Espinasse

C’est une photo de vacances, pendant notre premier voyage à l’étranger avec la coccinelle que mes parents avaient achetée cette année-là. Sur un camping en Italie, je suis debout à côté d’une tente familiale. Je n’ai plus mes nattes, les cheveux sont courts, à la mode, coupés en bol effilé. Je porte un costume de bain que ma mère a cousu elle-même. Il est en tissu coton gaufré, couleur mer, turquoise presque vert ; le haut est ajusté, bien formé, les bretelles fines sont nouées autour du cou, la taille est allongée, et à partir des hanches, la culotte devient bouffante, un peu comme le costume des pages au Moyen Age. Je suis à l’aise, bronzée, heureuse d’être au soleil, et je me sens bien dans ce costume qui affine ma silhouette et qui me permet de bien bouger. La mer est toute proche, je ne tarderai pas à y plonger.

Souvenir du quotidien, Monika Espinasse

L’intérieur était blanc. Les sous-tasses étaient assorties ainsi que les assiettes à dessert. Nous étions six à nous en servir tous les jours et chacun avait choisi sa couleur et s’y tenait. Même si nous les remplacions les jours de cérémonie par la vaisselle blanche, plus élégante, ces tasses faisaient partie de notre vie et ont duré une éternité. Et malgré les années, les déménagements, il me reste encore une assiette à dessert, mauve, la mienne, qui m’a accompagnée toute la vie. Et quand je m’en sers, j’éprouve une certaine tendresse qui remonte à mes années d’enfance et au sentiment de «Gemütlichkeit», c’est-à-dire être ensemble en famille autour de la table.

mercredi 19 mai 2010

Festival nature - Sur les drailles de l'imaginaire

Balade écriture sur le GR66, aux alentours du mont Aigoual. Repas tiré du sac. Pot en fin de journée au gîte Aire de Côte en présence de Julie et Joël. Les paysages seront notre support d'écriture.

Rendez-vous jeudi 29 juillet à 9h30 au parking du gîte Aire de Côte, à Bassurels. Renseignements à l'inscription. Fin de l'escapade autour de 17h. Prenez de bonnes chaussures, un chapeau, une bouteille d'eau et bien sûr cahier et crayons !

Tous publics. Enfants à partir de 10 ans.

Coût : cette balade est financée par le Parc national des Cévennes (Festival Nature), elle est gratuite pour les participants.

Date limite d'inscription : 27 juillet 2010.

Pour vous inscrire, contacter Marlen au
04 66 44 07 82 ou lesateliersdudeluge@orange.fr

Cette balade requiert la participation de 4 personnes. En cas d’annulation, nous vous en préviendrions la veille.

Festival nature - Ecrire sur la crête


©.Guerra

Balade écriture dans le village de Barre-des-Cévennes, visite des points clés et pauses écriture. Repas tiré du sac, sur la crête, et découverte des particularités géologiques et floristiques avec un garde du Parc national des Cévennes.Nous écrirons à partir de la lecture d'ouvrages locaux et de témoignages sur l’histoire de la vallée.

Rendez-vous vendredi 23 juillet à 9 h 30 au poids public à l'entrée de Barre. Renseignements à l'inscription. Fin de l'escapade autour de 17 h. Prenez de bonnes chaussures, un chapeau, une bouteille d'eau et bien sûr cahier et crayons !

Tous publics. Enfants à partir de 10 ans.

Coût : cette balade est financée par le Parc national des Cévennes (Festival Nature), elle est gratuite pour les participants.

Date limite d'inscription : 21 juillet 2010.

Pour vous inscrire, contacter Marlen au
04 66 44 07 82 ou lesateliersdudeluge@orange.fr

Ce stage requiert la participation de 4 personnes et peut être annulé faute de participants.

Festival nature - Balade écriture et gourmandises


©F. Pratlong
Fromagerie de Hyelzas


Balade écriture (10 km) de Hyelzas aux Douzes et remontée sur le Causse Méjean. Visite de la fromagerie du Fédou pour une dégustation de fromage (2,60 €/pers.) et de la ferme caussenarde (5,20 €/pers.). Inscription recommandée. Pause écriture et pique-nique tiré du sac au prieuré saint Gervais.

Rendez-vous jeudi 12 août à 9 h à l'écomusée de Hyelzas. Renseignements à l'inscription. Fin de l'escapade autour de 17h. Prenez de bonnes chaussures, un chapeau, une bouteille d'eau et bien sûr cahier et crayons !

Public de randonneurs… aimant écrire !

Coût : cette balade est financée par le Parc national des Cévennes (Festival Nature), elle est gratuite pour les participants.

Date limite d'inscription : 10 août 2010.

Pour vous inscrire, contacter Marlen au
04 66 44 07 82 ou lesateliersdudeluge@orange.fr

Cette balade requiert la participation de 10 personnes pour pouvoir visiter la fromagerie. Elle sera maintenue toutefois sans cette visite avec un nombre inférieur de participants.

Festival nature. Mémoires de pierres

Balade écriture dans la vallée de Trabassac, du moulin au château de la Devèze en passant par le Mas Chaptal et le gîte de La Roquette où nous déjeunerons (repas sur réservation ou tiré du sac). Nous écrirons à partir de la lecture d'ouvrages locaux et de témoignages sur l’histoire de la vallée.

Rendez-vous mercredi 21 juillet à 9 h 30 et 18 août à 9 h 30 au parking de La Roquette, à Molezon. Renseignements à l'inscription. Fin de l'escapade autour de 17 h. Prenez de bonnes chaussures, un chapeau, une bouteille d'eau et bien sûr cahier et crayons ! Tous publics. Enfants à partir de 10 ans.
Date limite d'inscription : 19 juillet et 16 août 2010.
Pour vous inscrire, contacter Marlen au 04 66 44 07 82 ou lesateliersdudeluge@orange.fr
Ce stage requiert la participation de 5 personnes. En cas d’annulation du stage, nous vous restituerons le montant versé.

vendredi 19 mars 2010

Le rêve du vieux Corse, Denise Rocher

Le vieux Corse dans l'obscurité et la fraîcheur de sa maison de Sartène voudrait bien atteindre son bol et boire son lait. Mais une vague ocre l'en empêche. Il n'ose pas tendre la main car il pense qu'il s'agit là de sang. En fermant les yeux, il revoit la Camargue où il est allé, un jour, en voyage, et où il a vu des oiseaux à longues pattes se mirer dans l'eau près des ajoncs. Mais lorsqu'il ouvre les yeux, toujours ce sang le sépare du bol. Il devrait sortir et s'asseoir sous l'arbre devant sa maison, mais il est comme paralysé, et ni le souvenir de la Camargue, ni l'idée de l'ombre du tilleul n'arrivent à le détendre. Peut-être quelqu'un viendra-t-il frapper à sa porte et le réveiller, alors il s'apercevra qu'il s'est endormi, mal assis, qu'il souffre de courbatures partout et que… tout cela n'était qu'un rêve.

La fève bleue, Anne Lavenant

Trois éléments déclencheurs pour cette suggestion : deux photos dont une collée sur un carré de bois, à décrire et une de pommiers ; le dessin d'une "drôle de cosse bleue". Il s'agissait ensuite d'imaginer une histoire à partir de ces trois images.

Premier texte :
Il s'agit d'un tableau carré de 20 x 20 cm. Une photo prise en plongée, qui a été retravaillée comme une photo ancienne, sombre et froissée. On y voit une femme assise à une table de bois, qui écosse des fèves. Elle est brune, les cheveux relevés en chignon. Elle porte une robe rouge décolletée qui laisse voir sa peau dorée et ses bras nus. A son annulaire gauche, une alliance dorée. Elle tient entre ses mains une cosse de fève. Devant elle, sur la table, une vingtaine de cosses sont entassées, quelques fèves sont déjà écossées. A sa droite, un verre à pied, dans l'ombre, contient un liquide rouge sombre. De part et d'autre du verre, trois tomates sont posées là ainsi qu'un bol en terre. En face de la femme, de l'autre côté de la table, légèrement sur la droite, il y a une autre chaise. On aperçoit au sol le pied gauche de la femme sur les grandes dalles de carrelage clair.

Deuxième texte :
Elle avait attendu le printemps avec fébrilité parce qu'à la fin de l'été, elle avait rencontré une drôle de petite fille qui lui avait dit qu'elle trouverait la réponse à ses interrogations dans une cosse de fève… Cela l'avait beaucoup intriguée. Qui était cette petite fille au regard sérieux et profond qui se promenait sur la plage ce soir-là ? Et pourquoi s'était-elle arrêtée devant elle longuement en la regardant ? Elle n'avait pas osé l'interroger, c'est la petite qui lui avait souri et lui avait dit : "Je sais des choses dans le cœur des grandes personnes, veux-tu savoir ce que je vois chez toi ?". Tu feras un choix qui déterminera ta vie, alors attends le printemps et tu trouveras la réponse en épluchant une cosse de fève. Puis la gamine avait ri et s'était enfuie en courant.
Elle n'avait alors pas attaché d'importance à cette rencontre. Mais dans l'hiver, elle s'était trouvée devant un dilemme… Quel choix faire ? Et la phrase de la petite fille lui était revenue… Et si elle attendait le printemps pour se décider ? Aussi quand les pommiers ont refleuri, elle est allée au jardin et a guetté les tiges des fèves jusqu'à ce que les cosses se forment et gonflent, prêtes à être cueillies.
Elle a rapporté sa cueillette à la maison et s'est mise à l'écosser. Elle adorait les fèves fraiches, crues, avec un morceau de pain beurré… Et là, quelle surprise ! En ouvrant cette cosse, une fève d'un beau bleu jaillit de son écrin et tomba sur la table. Elle sut tout de suite que c'était là le signe annoncé par la petite fille et le choix qu'elle devait faire… Elle serait infirmière et non sage-femme, en effet elle hésitait depuis la rentrée quant à son orientation, car il fallait déposer les dossiers d'entrée dans les écoles avant le mois de juin. Jusque là elle avait envisagé les deux orientations sans parvenir à se décider. Mais la couleur bleue de cette fève extraordinaire lui indiquait clairement qu'elle serait infirmière car les élèves infirmières portaient une blouse bleue la première année, alors que les élèves sages-femmes portaient une blouse rose !

mercredi 17 mars 2010

Une cage d'étoiles, Monika Espinasse


Le 10 mars 2010 avait lieu une séance d'initiation à l'atelier d'écriture, dans les locaux de la bibliothèque de Florac, et à l'initiative des Amis de la bibliothèque.

Monika Espinasse a signé le texte qui suit, rédigé en une vingtaine de minutes sur une suggestion au croisement du réel, de la mémoire et de la fiction.



Elle était enfermée dans une cage pleine d’étoiles et de fleurs bleues. Elle était triste. Il n’y avait personne pour l’aider à en sortir. Même la jolie coiffe de plumes sur sa tête ne lui était d’aucun secours. Arlequin aussi était parti. Il lui avait promis de revenir, lui avait même laissé un calendrier pour qu’elle pense à lui, mais elle n’avait aucune nouvelle de son retour.

Alors elle s’échappa en rêve. Elle monta sur la plus haute crête pour le guetter. Elle suivit un sentier de plus en plus raide, escalada la pente de sable blond. Ses pieds s’enfoncèrent dans le sol tout mou. Elle peinait, mais elle continuait à monter. Tout en haut, le ciel bleu l’enveloppait, le soleil l’aveuglait et courbait ses épaules. Elle flottait dans l’air. De là-haut, elle pouvait voir partout, les paysages comme les gens qui – minuscules points dans ce vaste monde – vaquaient à leurs occupations. Elle voyait tout, mais elle ne trouvait pas Arlequin parmi eux. Découragée, triste, elle descendit de cette montagne si haute, si belle, si dorée, elle glissa, glissa le long de la pente. La montagne se mit à chanter doucement…

Elle se réveilla en sursaut, en pleurs, dans sa cage pleine d’étoiles et de fleurs bleues. Arlequin était là. Il avait réussi à trouver la clef de la serrure qui enfermait sa douce amie. Il ouvrit, la prit dans ses bras et la consola. Puis ils partirent loin, loin de la cage sur la montagne dorée où les fleurs bleues poussaient dans la terre et où les étoiles brillaient dans le ciel.

Droits réservés pour cette photo issue du site http://www.photo-fotos.com/

Animations écolières à Florac

Le thème imposé de ces jeux imaginés pour les classes de CP de l'école publique de Florac était celui du Moyen Age… Et comme le projet des institutrices était le jardin, nous avons allègrement conjugué les deux pour parler du jardin au Moyen Age.



Nous en avons vu des choses en l'espace de deux demi-journées : la forme des jardins, leur emplacement, leurs clôtures, les jardins des riches et ceux des paysans ; les plantes, les légumes et les fruits qui y poussaient ; qui les cultivait et comment on travaillait la terre, les baumes, les pommades, les onguents, les philtres, et toutes mixtures fabriqués par l’apothicaire… Mais celle et ceux qui nous ont tous réjouis furent bien sûr la sorcière et tous ces jardiniers fantasques qui tentent de semer des mots…






La potion de la sorcière

La sorcière part au marché
Acheter du chèvrebier
Qu’elle met dans son panier.
Elle ajoute du jus de crevette
Et un peu de pissenlette
Du poisson pourri,
De la poudre de souris,
Un œil de crapaud,
Un demi-litre de menlicot
Quelques dents de chauve-souris,
Deux oreilles d’âne
Une pointe de chouriane
Une patte de girafe et une queue de rat
Des poils de chien, du serpent séché
Sans oublier des crottes de nez.

Elle utilise cette recette pour empoisonner ceux qui l’embêtent !
Selon les cas, elle ajoute de la bave de crapaud, et hop ! le prince disparaît ; du jus de grenouille, et elle transforme le crocodile en oiseau ; une aile de chauve-souris… et elle se trouve un amoureux.




Un jardinier vraiment grognon
Dans son jardin sema le mot estragon
Que poussa-t-il des mots ou de l'estragon
Dans le jardin de ce pauvre ronchon ?

Un jardinier un peu pâlot
Dans son jardin sema le mot rose
Que poussa-t-il des roses ou des mots
Dans le jardin de cet homme morose ?

Les animations écolières dont il est question ici sont organisées à l'initiative de l'Education nationale, par une chargée de mission (Elizabeth Granier) en lien avec le Parc national des Cévennes.

Un abécédaire avec des CP



Bruit de pages



Ils ont aimé ça les petits CP de l'école publique de Florac, revoir l'abécédaire, en fin d'année dernière, sous une forme ludique et imagée ! Le projet était celui de deux institutrices qui ont fait appel aux Ateliers du déluge pour animer les jeux d'écriture, à un plasticien pour les travaux de land-art, et à l'association Kaméléon pour la fabrication d'un livre réunissant l'ensemble des travaux.



Pour être plus précise encore, ce projet s'inscrivait dans une manifestation initiée par la Bibliothèque départementale de prêt de la Lozère, "Bruit de pages" dont l'objectif est de diffuser la connaissance sur le territoire lozérien en allant à la rencontre du public. En travaillant avec les bibliothèques du département, aussi. La bibliothèque de Florac était donc partenaire de cette initiative. Pour cette première édition de Bruit de pages, la thématique proposée était celle de l'environnement.



Petite promenade dans l'imaginaire des enfants des classes de Isabelle Agulhon et Anne-Lyse Mazauric

G comme Greffe
L’arbre-musicien jouerait de la musique dans le vent
Le caillou-magicien transformerait en bonne terre tous les cailloux du jardin
La rivière-pompier éteindrait tous les feux
La feuille-pâtissière fabriquerait des mille-feuilles !

Z
ZZZZ… ZZZZ… Ce matin-là, Aziza, la petite abeille à la robe rayée jaune
et noire, sortit de la ruche pour butiner quelques fleurs. Assoiffée, elle but une goutte d’eau sur une feuille de maïs et se sentit mal. Un bourdon,
qui vit tomber la petite abeille, la rattrapa et prévint la colonie. Les abeilles décidèrent de quitter la ruche, et l’essaim s’envola vers un jardin biologique où les propriétaires n’utilisaient pas de pesticides. Comme les propriétaires avaient une ruche vide, celle-ci accueillit les abeilles de la colonie.

Celluloïd, le journal des détenus de la MA de Mende




Celluloïd, c'est le nom du journal des détenus de la maison d'arrêt de Mende, réalisé avec eux et pour eux, sous l'égide de l'ASDASC (cf. note) et bien sûr de la direction de la prison ainsi que du service d'insertion (SPIP).

Le journal bimestriel se fabrique en équipe, avec l'animation de différents ateliers : "Ecriture journalistique" par les Ateliers du déluge,"Maquette et mise en page" par Anne Aiou, "Illustrations" par Peter Weir, et la collaboration du professeur des écoles intervenant à la maison d'arrêt pour une rubrique particulièrement judicieuse "Le petit dico ou Les mots de la justice".

On ne trouve pas Celluloïd en kiosque, j'allais dire, évidemment, encore que… sa qualité n'a rien à envier à bien d'autres publications.

Comme le disait dans un édito le chef de service du SPIP, "on peut être détenu et avoir des idées, détenu et être créatif, détenu et s'intéresser au monde, détenu et être poète slameur…".

Marlen Sauvage
Note : ASDASC = Association de soutien et de développement de l'action socioculturelle et sportive.