mardi 26 février 2008

Haikus en balade/Pauline Barathieu/2008


L'eau du ruisseau coule,
un arbre mort perd ses feuilles,
un papillon vole.

Les araignées marchent,
les oiseaux dans le ciel volent,
les limaces rampent.

Les arbres coupés
chantent aux feux des maisons,
dans la cheminée.

Haikus en balade/H. Barathieu/Atelier 2008


L’arbre mort coupé
En dérisoire piquet
Repart de sa base.

Le coton du ciel
Par le vent encore frais
Est effiloché.

Ocres des chemins,
Percées des fleurs éclatantes,
Palettes d’été.

L’insecte inconnu
Mange la feuille du chêne
Laisse la dentelle.

Le marcheur fourmi
Nargué par le papillon
Voudrait s’envoler.

Toujours élégante
La fougère des sous-bois
Porte robe à traîne.

L’eau descend toujours
Mais sa musique évolue
Selon son écrin.

Cailloux du chemin
Piétinés par les marcheurs
Crissent pour chanter.

jeudi 21 février 2008

Traces de vie/J. Monnier


©THE EV

Mon père a été tué en 1914
par Josette Monnier

Il a été tué en premier, je ne l'ai pas connu. La guerre, c'est le souvenir d'hommes écrasés par la mort. Celle de mon père a été une catastrophe pour la famille. Il avait environ quinze ans de plus que ma mère. Ma mère était veuve de guerre, elle a conservé ce statut.

J'étais fille unique, arrivée après la mort de mon père. Je me souviens que petite, j'étais derrière ma mère, la tirant par ses jupes.

Nous habitions Taulignan. Dès que maman a pu se libérer de sa mère qui la traitait comme une servante, elle a retrouvé un poste d'institutrice. A l'époque, il fallait arrêter de travailler quand on était l'épouse d'un officier, c'est pourquoi maman n'exerçait pas auparavant. J'allais à l'école en tenant la main de ma mère. Nous n'avions pas le droit d'y habiter, mais nous y prenions nos repas. J'ai dû rester quatre ans peut-être à la même école que maman. Une dame qu'on appelait madame Marie venait me chercher à la sortie pour que je ne reste pas seule dans la rue. Cinq cents mètres seulement séparaient l'école de la maison.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur
Texte publié par La Pousterle in "Je me souviens", 2007.

mercredi 20 février 2008

Qui anime les ateliers ?


Journaliste indépendante, formée à l'écriture romanesque, j'anime depuis 2001 des ateliers d'écriture, de mémoire et de parole, auprès de tous publics.

Après des études d'anglais et une formation de journaliste, je rédige des articles pour diverses revues spécialisées dans le management et l'entreprise et j'effectue des travaux de traduction pour des agences de communication. Puis je collabore au premier quotidien français pour enfants (Mon Quotidien), aux revues de la Bibliothèque nationale (Trajectoire, Chroniques… pendant 8 ans), et pige pour différents journaux comme rédactrice ou secrétaire de rédaction (Le Point, Business Week, Canal magazine, Vie et Santé, Dirigeant…). Je portraiture beaucoup, pratique l'interview, ce sont mes genres favoris. Je me spécialise dans le social et la santé et garde toujours le contact avec le "monde de l'entreprise"…

Au fil des années, je me dirige vers la communication d'entreprise et des collectivités territoriales, puis vers l'édition, je collabore à des ouvrages scientifiques, rédige quelques sites web… Mais c'est "écrire" et "faire écrire" qui me tente… Je poursuis pendant trois ans une formation à l'écriture romanesque dans le but d'animer plus tard des ateliers. Et en 2002, je quitte la région parisienne pour m'installer en Cévennes et monter ce projet. En 2004, je crée Les ateliers du déluge, une association loi 1901, avec Julie Heendrickxen, Brigitte Audibert et Marc Guerra, trois compagnons de route…

Depuis, les Ateliers ont édité quelques petits livres à tirage limité, issus de rencontres nouées ici et là. Des pièces de théâtre "de carton", montées avec des enfants, ont vu le jour, et de nouveaux projets s'annoncent parmi lesquels des spectacles de chansons, car la chanson est une autre passion… Voilà, vous savez (presque) tout !
Marlen Sauvage

jeudi 14 février 2008

Le lieu des ateliers


Traces de vie/S.Thieffinne


©ASPHOR - http://www.flickr.com/people/17347977@N08

Les garçons d'un côté, les filles de l'autre
par Sulice Thieffinne

L'école… Place de la mairie, avec le monument aux morts des guerres de 1870 et 1914. L'école, un grand bâtiment avec la mairie au centre, les garçons d'un côté, les filles de l'autre. Trois escaliers, un par école, un pour la mairie. La normale voulait que l'on y entre par les portes de face. Nous, nous y entrions par une porte dérobée qui donnait dans une ruelle, une grande cour plantée de trois petits arbres, des cerisiers non parvenus à maturité. Un grand préau, une petite classe pour maternelle, en vis-à-vis les toilettes à portes battantes, un poulailler pour le maître. La porte est là grande ouverte, une classe à droite, une à gauche, des tables à dosseret pour se tenir droit les bras croisés, un pupitre incliné percé de deux trous pour contenir deux encriers en faïence blanche à l'encre violette.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur
Texte publié par La Pousterle in "Je me souviens", 2007.

mercredi 13 février 2008

Balade écriture - Mémoires de pierres et de soie


Pendant le Festival Nature organisé par le Parc national des Cévennes, Les ateliers du déluge vous invitent à une journée de balade écriture autour des activités de la soie en Vallée Française.

Mémoires de pierres et de soie
Date et heure : lundi 18 août à 9h30.
Lieu de rendez-vous : Eglise de Molezon.
Durée : jusqu'à 17 h environ.

La balade nous emmènera par le sentier de Biasses jusqu'à la magnanerie de La Roque. Nous traverserons le hameau du Plantier, irons jusqu'à la tour du Canourgue et en profiterons pour écrire sur l'histoire des lieux. Notre itinéraire nous conduira jusqu'à la magnanerie où Jacques Bernard évoquera la vie des habitants de la vallée et leur activité d'éleveurs de "magnans" ! Pique-nique et écriture-lecture avant le retour à l'église de Molezon.

Balade écriture - Légendes de pierres


Pendant le Festival Nature organisé par le Parc national des Cévennes, Les ateliers du déluge vous invitent à une journée de balade écriture autour de la légende des pierres.

Légendes de pierres
Date et heure : lundi 4 août à 9h30.
Lieu de rendez-vous : Parking de La Roquette, à Molezon.
Durée : jusqu'à 17 h environ.

Au cours de la balade qui nous emmènera jusqu'au Mas Chaptal, nous réinventerons l'histoire de la vallée de Trabassac, du château et du moulin de la Devèze. Spectacle audiovisuel au Mas Chaptal sur la mémoire orale des habitants de la Vallée Française. Puis nous nous rendrons au Mazdal, un gîte tenu par Ludovic Giffard, dans un magnifique environnement. Là nous déjeunerons (12 € le repas) puis nous reprendrons notre atelier d'écriture-lecture.

Balade écriture - Mémoires de pierres


©DR

Profitez de votre séjour en Cévennes cet été pour participer gratuitement à une balade écriture. Pendant le Festival Nature organisé par le Parc national des Cévennes, Les ateliers du déluge et Les amis de la bibliothèque de Florac vous proposent d'écrire autour de la mémoires des pierres :

Date et heure : mardi 22 juillet à 10 h.
Lieu de rendez-vous : Mas-St-Chély, sur le causse Méjan, près de la boulangerie.
Durée : jusqu'à 17 h environ.

Nous marcherons jusqu'à la chapelle saint Côme et écrirons sur la mémoire des lieux. Puis nous nous rendrons au lieu-dit Le Fraïsse, une ferme tenue par Sarah Dejean, sur le causse Méjan. Là nous déjeunerons (15 € le repas, tout compris) puis nous reprendrons notre atelier d'écriture-lecture et visiterons les bâtisses du Fraïsse.

Les ateliers réguliers



Des ateliers d'écriture se déroulent à l'année à La maison de Noé, à Molezon, ou chez l'un des participants. Pour s'inscrire ou en savoir davantage, merci de contacter Marlen au 04 66 44 07 82.

Ecriture et dessin - Eté 2007


Balade écriture-dessin animée pendant le Festival Nature 2007 avec Xavier Boulot.

Traces de vie, un atelier en résidence


En 2006 et 2007, la maison de retraite La Pousterle, à Nyons (Drôme) nous a confié l'animation d'ateliers d'écriture auprès de ses résidants. L'ensemble des récits recueillis a donné lieu à un recueil de textes intitulé "Je me souviens".

Ecrire en maison de retraite



Seize heures/Festival Nature


©D. Pipet
Par Hélène Barathieu

J’adore jouer avec l’eau. Je remplis une timbale ou une casserole de ma dînette à la fontaine et je verse ensuite ce liquide dans plusieurs ustensiles successifs. Mais très vite, je n’ai plus d’eau et je dois retourner m’approvisionner.
Curieuse cette eau. Elle ne sait que descendre. Elle est froide et éclabousse, mouille les chaussures et les habits. J’essaie de l’attraper, elle me file entre les doigts et dégouline le long de mes manches. Après, mes habits collent, gênent mes mouvements. Elle passe partout, file sans bruit comme un serpent fou.
Ce qui est curieux aussi , c’est que l’eau dans les pots est toujours plate. Elle a l’air dure, elle est molle. Impossible d’en faire des pâtés, des monticules. On peut seulement la verser dans le sable pour le rendre plus dur et plus solide.

L’eau de la fontaine est froide. Rien à voir avec celle du bain, des larmes ou de la salive. C’est une eau libre comme celle de la rivière. Elle donne envie de boire, mais maman ne veut pas. On peut juste se laver les mains, se rafraîchir la figure. Mes doigts glissent quand ils sont mouillés. Si je les secoue, ils forment des gouttelettes, et c’est très amusant d’arroser les autres avec.

Quand je bois, en cachette, en guidant l’eau entre mes mains bien serrées, je sens sa fraîcheur dans ma bouche, ma gorge, et même mon ventre.
Après, je regarderai filer mon pipi…

Quatorze heures/Festival Nature


Par Hélène Barathieu

La rivière n’a pas d’odeur. Ou plutôt cette eau n’en a pas . Elle est pure fraîcheur, comme les glaçons qu’on sort du freezer les après-midis d’été.
Au bord de l’eau, de tout près, on sent, dans les petites cascades, quelques gouttelettes éclaboussées et l’odeur de la mousse verte qui recouvre les rochers. Dans cette mousse d’un vert vif, poilue comme une épaisse moquette, se cachent les parfums terreux des champignons cueillis le dimanche en famille, et triés le soir, au couteau, pour enlever la terre et les feuilles. Je retrouve le goût des cèpes fondant en bouche avec suavité.
La mousse a la même odeur un peu écœurante que la lame de l’opinel de mon grand-père. Quand il me coupait une tranche de pain, l’endroit où la lame avait attaqué la dure croûte de la miche gardait toujours un arrière-goût de métal rouillé.
L’odeur de la mousse tout près de la cascade est sale et masculine. J’y vois les légumes terreux que mon père rapportait fièrement du jardin. Suivait l’odeur de l’économe pas commode, ce couteau compliqué dont je peinais à me servir. La peau des pommes de terre passait entre les deux lames. Apparaissait alors la chair blanche, que je lavais pour aider ma mère. La mousse près de la cascade renferme cela aussi : l’odeur de la terre et de la fécule blanche.
Sur les rochers, à la lisière de l’eau, je vois une couleur orangée, la même couleur de rouille que sur les vieux opinels ou les vieux économes, sans doute à cause du fer que contient cette eau.

C’est aussi cette odeur âcre de la mousse que je sentais dans mon sang, quand, enfant, je saignais du nez, en été. On me faisait pencher la tête en arrière, et le sang cascadait dans ma gorge. J’étais obligée d’avaler pour ne pas étouffer, et le goût restait longtemps dans ma bouche.

Je n’aime pas l’odeur de la mousse près des cascades.

Midi/Festival Nature


©LucaPicciau
Par Hélène Barathieu

Ici, l’eau dialogue avec la roche. Plusieurs voix s’entremêlent dans une circulation infinie, ininterrompue. Bien entendu, des bruits annexes amusent les oreilles du promeneur : chant d’oiseau, crissements d’insectes, vent dans les feuilles, mais l’essentiel est dans la variété des sons émis par l’eau elle-même dans son parcours descendant, parsemé d’embûches. Ça roule, ça déboule, ça coule, ça bouillonne, ça éclabousse, ça écume, ça jaillit, ça force, ça vit.

Tout à coup, je suis surprise par le bruit de fond. Il me rappelle quelque chose. On dirait presque une foule, mais ce n’est pas ça.

Je ferme les yeux, je me bouche les oreilles, et je réalise soudain que ce chant de l’eau qui dévale en torrent me rappelle, inconsciemment, un autre chant, que j’entends depuis toujours en moi.

C’est le même ronronnement que celui de mon sang dans mes artères. C’est ma musique originelle, qui me relie à ma mère et à mes filles. C’est le battement du cœur de la mère, musique qui rythme la mystérieuse vie in utero.

Onze Heures/Festival Nature


©hirondellecanada

Par Hélène Barathieu

A l’entrée du champ, près des barbelés distendus et rouillés, l’herbe est rare, usée par les passages des bêtes, des hommes, et surtout du matériel. Quelques touffes jaunies luttent contre la sécheresse. En regardant bien, il reste un peu de vert du printemps dans ces brins assoiffés. Chaque touffe ébouriffée garde encore quelques brins verticaux, chargés de graines en leur extrémité, pinceau ou plume pointé vers le ciel, frémissant au vent.

Les petites fourmis noires préfèrent parcourir les zones plus secrètes. Elles s’activent, grouillent, escaladent, font l’équilibre sur ces petits fils végétaux, apparaissent, disparaissent, réapparaissent. D’autres insectes sont plus rapides : une sauterelle bondit, et des inconnus noirâtres, antennes dressées, pattes arrières écartées par l’embonpoint de leur ventre, crapahutent dans un enchevêtrement d’herbes, de brindilles de genêts secs, ou, au bord du chemin, de gousses entortillées comme des ressorts.

Seul un papillon aux couleurs vives vient parfois danser sur l’ocre et les bruns grisés de ce tapis naturel.

Récit, suite 1/Festival Nature


©Rando_soleil

Par Hélène Barathieu

Je n’ai pu faire qu’un croquis assez minable de l’endroit, décidément je vais renoncer à illustrer mes notes.
Nous poursuivons notre parcours par un sentier qui surplombe la rivière. Cinq cents mètres environ vont nous suffire pour atteindre un endroit magnifique : un passage à gué et une superbe cascade. Après nous être rafraîchies, nous pique-niquons tranquillement, puis reprenons nos activités.

3° étape : le goût et l’odorat, à associer au « je » et à la mémoire.
Lectures préalables :
- Amouramort, de Sisma Van Heemstra, Actes Sud.
Dans le premier extrait, des enfants jouent avec la nourriture, transforment une figue en cochon, des framboises écrasées en sang répandu…Dans le deuxième passage, le narrateur fantasme sur une jeune fille alors qu’ils mangent des radis.
- Le Parfum, de Patrick Süskind,p. 39 L.P.
Il s’agira pour nous de nous laisser entraîner par un parfum et de chercher où ça nous mène dans notre mémoire.

Quatorze Heures (voir texte affiché)

Quatrième et dernière étape : le toucher.
Nous restons sur le même site.
Notre écriture sera subjective ou fictionnelle.
Il s’agit d’être attentif à ce qu’on sent en premier, aux sensations concrètes. On peut aussi envisager une métamorphose, dire comment se transforment les fonctions humaines.
Lectures :
Le Clézio, Le Chemin.
Giono, poème de l’Olive.

Quinze heures (voir texte affiché)

Fin de cet atelier. Nous rebroussons chemin dans une chaleur suffocante qui rend l’ascension vers Finiels assez pénible. Nous nous quittons assez rapidement car certaines enchaînent avec une autre activité du parc. Avant de repartir, je jette un coup d’œil au camping… Qui sait, peut-être qu’un jour, en famille…

Récit, suite/Festival Nature



©mpix46

Par Hélène Barathieu

Chacune lit son texte. Alex a évoqué « les pics vertigineux » et « le terrain de jeux » des insectes, j’aurais pu aussi utiliser ces expressions.
J’ai coupé une fougère, ramassé quelques brindilles, des feuilles, mais je finis par les oublier par terre. Dommage.
Nous poursuivons notre descente vers la rivière par un sentier abrupt, plutôt glissant car la terre est très sèche, presque sablonneuse. Quand on arrive à regarder autre chose que ses pieds, on est surpris par l’immensité du panorama et la beauté de cet espace structuré par d’énormes blocs de granit, ronds comme des billes pour géants.
Il est midi, mais nous attendrons un peu pour manger.

Deuxième étape : l’ouïe.

Fermons les yeux pour écouter le ruisseau et la voix cachée des choses. Vers quoi nous porte ce que l’on entend ?
Je prends mon temps. Les bruits sont très nombreux, à la fois connus et inconnus. J’essaie d’être plus à l’écoute que jamais.

Midi (voir texte affiché)

Récit d'un atelier en quatre étapes



©Mavortium

CARNET DE VOYAGE SENSATIONNEL
Sur les pas de R. L. Stevenson, par Hélène Vors Barathieu

Finiels, 25 juillet 2006, départ devant la maison Victoire.
Animatrice : Marlen Sauvage (Les ateliers du déluge - Temelac, 48110 Molezon)

Nous ne serons que six femmes aujourd’hui. Mon amie de plume, Marie Charlotte, comme plusieurs personnes pré-inscrites, a dû redouter la chaleur, ou le long trajet jusqu’aux montagnes qui dominent le Pont de Montvert.
Outre l’animatrice, je suis donc accompagnée de Sylvette, une des responsables des animations du parc naturel des Cévennes, d’Alex, qui vient du Jura et passe une semaine de vacances en Lozère, de Stéphanie et de Françoise.

La brochure indiquait un rendez-vous à dix heures devant la maison Victoire. Il s’agit d’une maison d’hôte superbe, en granit, aussi accueillante que son propriétaire. Le panorama est grandiose, l’air pur. Après les présentations et une petite marche parfumée par les genêts, Marlen revient sur l’histoire des carnets de voyage, sur celui de Stevenson, et donne des exemples de carnets modernes : Titouan Lamazou ou Loustal, qui mêlent textes, collages de tickets, d’images diverses, peintures, croquis… parfois en décalage avec le texte.
Nous aussi nous pourrons dessiner ou coller…
La notation : une écriture du présent, objective, plate, sans commentaire en général. Un fragment court : parfois une phrase, un seul mot, ou un texte plus long, de trois pages par exemple.
Comme notre voyage ne sera que de quelques heures, il sera appréhendé comme un voyage intérieur, et sa trace écrite comme écriture de soi. Il y aura cinq étapes, on peut donc structurer l’espace matériel de notre carnet en fonction.
Mise en condition : après quelques centaines de mètres de marche, nous nous asseyons sur l’herbe et écoutons des extraits de Gao Xingjan, (auteur de La Montagne de l’âme, prix Nobel) : Une Canne à pêche pour mon grand-père.

Première étape : la vue.
Deuxième étape : l’ouïe.
3° étape : le goût et l’odorat, à associer au « je » et à la mémoire.
Quatrième et dernière étape : le toucher.

Onze heures (voir texte affiché)

©Loustal