mercredi 13 février 2008

Midi/Festival Nature


©LucaPicciau
Par Hélène Barathieu

Ici, l’eau dialogue avec la roche. Plusieurs voix s’entremêlent dans une circulation infinie, ininterrompue. Bien entendu, des bruits annexes amusent les oreilles du promeneur : chant d’oiseau, crissements d’insectes, vent dans les feuilles, mais l’essentiel est dans la variété des sons émis par l’eau elle-même dans son parcours descendant, parsemé d’embûches. Ça roule, ça déboule, ça coule, ça bouillonne, ça éclabousse, ça écume, ça jaillit, ça force, ça vit.

Tout à coup, je suis surprise par le bruit de fond. Il me rappelle quelque chose. On dirait presque une foule, mais ce n’est pas ça.

Je ferme les yeux, je me bouche les oreilles, et je réalise soudain que ce chant de l’eau qui dévale en torrent me rappelle, inconsciemment, un autre chant, que j’entends depuis toujours en moi.

C’est le même ronronnement que celui de mon sang dans mes artères. C’est ma musique originelle, qui me relie à ma mère et à mes filles. C’est le battement du cœur de la mère, musique qui rythme la mystérieuse vie in utero.

Aucun commentaire: