mercredi 13 février 2008

Seize heures/Festival Nature


©D. Pipet
Par Hélène Barathieu

J’adore jouer avec l’eau. Je remplis une timbale ou une casserole de ma dînette à la fontaine et je verse ensuite ce liquide dans plusieurs ustensiles successifs. Mais très vite, je n’ai plus d’eau et je dois retourner m’approvisionner.
Curieuse cette eau. Elle ne sait que descendre. Elle est froide et éclabousse, mouille les chaussures et les habits. J’essaie de l’attraper, elle me file entre les doigts et dégouline le long de mes manches. Après, mes habits collent, gênent mes mouvements. Elle passe partout, file sans bruit comme un serpent fou.
Ce qui est curieux aussi , c’est que l’eau dans les pots est toujours plate. Elle a l’air dure, elle est molle. Impossible d’en faire des pâtés, des monticules. On peut seulement la verser dans le sable pour le rendre plus dur et plus solide.

L’eau de la fontaine est froide. Rien à voir avec celle du bain, des larmes ou de la salive. C’est une eau libre comme celle de la rivière. Elle donne envie de boire, mais maman ne veut pas. On peut juste se laver les mains, se rafraîchir la figure. Mes doigts glissent quand ils sont mouillés. Si je les secoue, ils forment des gouttelettes, et c’est très amusant d’arroser les autres avec.

Quand je bois, en cachette, en guidant l’eau entre mes mains bien serrées, je sens sa fraîcheur dans ma bouche, ma gorge, et même mon ventre.
Après, je regarderai filer mon pipi…

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