mercredi 13 février 2008

Onze Heures/Festival Nature


©hirondellecanada

Par Hélène Barathieu

A l’entrée du champ, près des barbelés distendus et rouillés, l’herbe est rare, usée par les passages des bêtes, des hommes, et surtout du matériel. Quelques touffes jaunies luttent contre la sécheresse. En regardant bien, il reste un peu de vert du printemps dans ces brins assoiffés. Chaque touffe ébouriffée garde encore quelques brins verticaux, chargés de graines en leur extrémité, pinceau ou plume pointé vers le ciel, frémissant au vent.

Les petites fourmis noires préfèrent parcourir les zones plus secrètes. Elles s’activent, grouillent, escaladent, font l’équilibre sur ces petits fils végétaux, apparaissent, disparaissent, réapparaissent. D’autres insectes sont plus rapides : une sauterelle bondit, et des inconnus noirâtres, antennes dressées, pattes arrières écartées par l’embonpoint de leur ventre, crapahutent dans un enchevêtrement d’herbes, de brindilles de genêts secs, ou, au bord du chemin, de gousses entortillées comme des ressorts.

Seul un papillon aux couleurs vives vient parfois danser sur l’ocre et les bruns grisés de ce tapis naturel.

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