jeudi 27 août 2009

Mon petit tas de pierres, Elia



Photo : DR

C’est le soir, une nuit d’orage.
Le tonnerre éclate au lointain, les éclairs fusent en brûlots incandescents dans le noir. Une pluie diluvienne s’abat sourdement contre la porte d’entrée.
Dehors, la bourrasque tournoie, s’apaise par moments et revient à la charge en vagues saccadées.
Le vent rugit, trépigne, s’infiltre en sifflant entre les pierres disjointes des vieux murs.
Sur le toit, les lauzes s’ébranlent mais résistent…
L’immense frêne, gardien des lieux, plie, gémit, se redresse, se cambre et se laisse emporter au pas de cette valse lancinante.

Les éléments se déchaînent… C’est une belle tempête, comme je les aime !
La chevêche s’est blottie dans le fenestrou, mon chien s’est réfugié dans l’alcôve. La voûte pleure en une myriade de stalactites qui gouttent et s’étalent en flaque au pied de la cheminée de guingois…
Assise à même le sol, sur les dalles tiédies par la chaleur de l’âtre, j’écris à la lueur d’une bougie… Il n’y a pas âme qui vive à la Retournade et je me sens bien, à l’abri dans ma petite maison de pierres.
Le temps s’est figé dans l’immensité cacophonique de ce désert de calcaire et je frissonne d’un plaisir égoïste… La solitude, quel bonheur !


Mon clapassou, mon petit tas de pierres, ma maison…

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